Les zones humides

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QU’EST-CE QU’UNE ZONE HUMIDE ?

La loi désigne les zones humides comme « des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles [qui aiment l’eau] pendant au moins une partie de l’année. » (Art. L211-1 du Code de l’Environnement).

 

Concrètement il s’agit des espaces de transition entre terre et eau comme  les mares, les berges des cours d’eau, les marais, les tourbières, les bords de lacs, les prades

LES PRADES, LES PRAIRIES HUMIDES CATALANES

Au sud de Perpignan, la plaine du Roussillon comprend 8 prades (prairies en catalan) dont 5 sont situées sur le bassin versant de l’Etang de Canet St-Nazaire.
A l’origine, ces sites correspondent à des dépressions naturelles relativement fréquentes sur le pourtour méditerranéen, alimentés par les épisodes pluvieux : le sol argileux permet une rétention de l’eau en surface. Ces territoires ont été aménagés par l’Homme au cours du Moyen Age, par un assèchement puis la mise en place de canaux d’irrigation. Ils restent sensibles aux inondations ainsi qu’aux remontées salines, ce qui interdit pratiquement toute autre utilisation agricole en dehors de l’élevage extensif, prairies pâturées ou de fauche.

POURQUOI LES PROTÉGER ?

Grâce à leurs caractéristiques originales, les zones humides fournissent de nombreux services gratuits à l’homme :

    • épuration de l’eau : ces zones filtrent l’eau et permet une dépollution de naturelle.
    • limitation des inondations : elles viennent se gorger d’eau et l’absorbe permettant de limiter l’afflux d’eau vers d’autres secteurs plus vulnérables. Cela permet également d’alimenter les nappes souterraine.
    • réduction des sécheresses : en été, elles relarguent l’eau stockée, ce qui est très utile lors des années sèches comme nous en connaissons actuellement.
    • réserve de biodiversité : elles fournissent également des zones d’alimentation et de repos pour de nombreux animaux et possède une flore remarquable.
    • piègent le carbone : elles permettent de limiter l’impact du changement climatique.

Il coûte 5 fois moins cher de préserver les zones humides que de compenser la perte des services qu’elles nous rendent gratuitement*

 

Malgré leur utilité, 50% des zones humides ont disparu en France au cours du siècle dernier pour laisser place aux activités humaines (urbanisation, agriculture intensive,…). La très forte pression d’urbanisation qui existe sur la plaine du Roussillon menace actuellement ces zones qui sont en forte régression à l’échelle de la région.

La préservation de ces milieux nécessite une politique globale, l’implication des acteurs locaux, de l’animation et sans doute une maîtrise foncière plus fiable pour marquer la volonté de maintenir une pratique pastorale adaptée à ces milieux.

 

LE PLAN DE GESTION STRATÉGIQUE DES ZONES HUMIDES (PGSZH)

Achevé en 2024, le PGSZH a pour but d’apporter une vision globale du bassin versant avec des priorités d’actions. Ce plan constitue un véritable outil d’aide à la décision pour un aménagement du territoire qui tienne compte de la présence et des fonctions des zones humides.

En définissant des zones humides potentielles selon plusieurs critères dont le type de sol, l’aménagement du territoire, la topologie, etc. L’étude a pu déterminer les fonctions hydrologiques, biogéochimiques et écologique de ces zones et les pressions exercées dessus : agricoles, artificialisations des sols, fréquentation du public. Ces éléments ont permis de recueillir beaucoup de données et de mettre en place une priorisation des zones humides à préserver.

Parmi ces zones humides prioritaires, 19 ont fait l’objet d’investigation de terrain et d’un plan d’action plus précis en cinq points : 

    1. Préservation de l’aptitude des zones humides à assurer des fonctions hydrologiques (éponge), des fonctions biogéochimiques (rein) et des fonctions écologiques (biodiversité) exemple : maitrise foncière
    2.  Restauration des fonctions et veille sur les menaces pesant sur les zones humides  exemple : comblement de fossés de drainage et contrôle de la fréquentation
    3. Connaissance et suivi des zones humides exemple : réalisation d’une étude hydraulique et hydrologique d’une zone humide
    4. Communication et sensibilisation exemple : création d’outil de communication / sensibilisation
    5. Accompagner les projets d’aménagement du territoire exemple : création d’un pôle d’information et veille des zones humides du bassin versants

 

Retrouvez l’étude complète et l’atlas des zones humides dans Téléchargements

*Le pouvoir d’épuration des zones humides permet annuellement une économie de traitement de l’eau potable estimée à 2 000 euros par hectare et par habitant. (MTES/SOeS, 2009)