LES PRADES, LES PRAIRIES HUMIDES CATALANES
Au sud de Perpignan, la plaine du Roussillon comprend 8 prades (prairies en catalan) dont 5 sont situées sur le bassin versant de l’Etang de Canet St-Nazaire.
A l’origine, ces sites correspondent à des dépressions naturelles relativement fréquentes sur le pourtour méditerranéen, alimentés par les épisodes pluvieux : le sol argileux permet une rétention de l’eau en surface. Ces territoires ont été aménagés par l’Homme au cours du Moyen Age, par un assèchement puis la mise en place de canaux d’irrigation. Ils restent sensibles aux inondations ainsi qu’aux remontées salines, ce qui interdit pratiquement toute autre utilisation agricole en dehors de l’élevage extensif, prairies pâturées ou de fauche.
A l’origine, ces sites correspondent à des dépressions naturelles relativement fréquentes sur le pourtour méditerranéen, alimentés par les épisodes pluvieux : le sol argileux permet une rétention de l’eau en surface. Ces territoires ont été aménagés par l’Homme au cours du Moyen Age, par un assèchement puis la mise en place de canaux d’irrigation. Ils restent sensibles aux inondations ainsi qu’aux remontées salines, ce qui interdit pratiquement toute autre utilisation agricole en dehors de l’élevage extensif, prairies pâturées ou de fauche.
La particularité de ces milieux leur confère des rôles très importants :
- intérêt écologique remarquable (présence d’une faune et d’une flore patrimoniales)
- filtration des eaux de ruissellement
- régulation hydrique en période d’inondation et de sécheresse.
La très forte pression d’urbanisation qui existe sur la plaine du Roussillon menace actuellement ces zones qui sont en forte régression à l’échelle de la région.
La préservation de ces milieux nécessite une politique globale, l’implication des acteurs locaux, de l’animation et sans doute une maîtrise foncière plus fiable pour marquer la volonté de maintenir une pratique pastorale adaptée à ces milieux.
DES ESPÈCES EMBLÉMATIQUES DES MILIEUX HUMIDES
L’Emyde lépreuse (tortuga de rierol) est une tortue de cours d’eau qui trouve sa limite de répartition nord en France. L’essentiel des populations est concentré sur le seul département des Pyrénées-Orientales, l’émyde est donc considérée comme un des reptiles le plus menacés de France (statut d’espèce « en danger » sur la liste rouge nationale de l’UICN).
La Fosseille abrite la 2ème plus grande population du département. Des individus ont été capturés également sur l’Agouille de la Mar.
La Fosseille abrite la 2ème plus grande population du département. Des individus ont été capturés également sur l’Agouille de la Mar.
Cette espèce fait l’objet d’un Plan National d’Actions (PNA Emyde) dont l’objectif est de s’assurer de la conservation de l’espèce en France.
- Acquisition de connaissances,
- Protection des populations,
- Conservation et gestion des habitats de l’espèce,
- Communication et sensibilisation.
Attention, ne pas confondre avec la tortue de Floride !
L’émyde (Mauremys leprosa) est en compétition pour son habitat avec l’espèce exotique introduite de tortue de Floride (Trachemys sp.) qui se reconnait facilement à ses tempes rouges et qui est considérée comme invasive.
Pour en savoir plus sur la protection de l’émyde : http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr
Les mares temporaires restant dans le lit du Réart après un épisode pluvieux représentent des milieux de vie propices à de nombreuses espèces d’amphibiens, dont certaines sont protégées : Grenouille de Pérez, Crapaud calamite, Crapaud accoucheur, Pélodyte ponctué, Rainette méridionale… Au printemps, on peut observer des centaines de têtards dans les mares du Réart.
Ainsi, ce fleuve particulier, quasiment à sec toute l’année, n’en reste pas moins un espace naturel servant de lieu de refuge pour beaucoup d’animaux, autres que les poissons hôtes habituels des rivières. Une exception concernant les poissons est à noter par la présence dans le Réart et ses affluents de barbeau méridional qui est adapté à ce type de cours d’eau intermittent et peut rester enfoui sous le sable pendant plusieurs semaines. Le barbeau est classé parmi les poissons d’eau douce les plus menacés au niveau national.
Une autre espèce de poisson protégé, emblématique de l’étang, est l’anguille. Elle remonte également dans la Fosseille et l’Agouille de la Mar.
Les libellules sont aussi des espèces caractéristiques des milieux humides très présentes sur le bassin versant.
LES RIVIÈRES, CORRIDORS ÉCOLOGIQUES
Les cours d’eau représentent des voies de déplacement et des zones de chasse pour de nombreuses espèces animales. Même si les rivières sont à sec, elles constituent des corridors naturels, zones de tranquillité pour les déplacements de la faune, surtout dans un secteur agricole essentiellement composé de vignes.
En plus de constituer un axe de déplacement, ce corridor comprend également des zones de reproduction, de thermorégulation, d’alimentation et d’abris. L’effet lisière créé par les ripisylves sur les berges est en effet très favorable à de nombreux cortèges d’espèces.
En plus de constituer un axe de déplacement, ce corridor comprend également des zones de reproduction, de thermorégulation, d’alimentation et d’abris. L’effet lisière créé par les ripisylves sur les berges est en effet très favorable à de nombreux cortèges d’espèces.
Ces corridors biologiques du bassin versant accueillent des oiseaux dont l’enjeu de protection est fort (guêpiers d’Europe, circaète jean le blanc, rollier d’Europe, busard des roseaux, huppe fasciée…) et également des chauves-souris menacées (murin de Capaccini, grand rinolophe, minioptère de Schreibers…).